Tour de France [Cyclisme]

Un résumé ? Ok, ca marche


Après Riccardo Ricco
dimanche, les Saunier Duval ont réalisé le doublé dimanche à Hautacam
avec la victoire du vétéran Leonardo Piepoli devant Juan Jose Cobo
Acebo. Cadel Evans prend le Maillot Jaune mais ne compte qu'une seconde
d'avance sur Frank Schleck, qui a conclu le gros travail de la CSC.



Piepoli et Cobo Acebo à l'attaque dans la montée d'Hautacam.



La prédiction de Ricco
Riccardo Ricco l'avait annoncé comme un défi devant la presse dimanche soir : la 10e étape serait pour Leonardo Piepoli.
Le vétéran de l'équipe Saunier Duval (37 ans) a attendu son heure lundi
dans la montée pour Hautacam, laissant le travail à l'équipe CSC, avant
de s'offrir son premier succès sur la Grande Boucle. Après avoir
répondu à l'attaque de Frank Schleck à douze kilomètres de l'arrivée, l'Italien a reçu le soutien de son coéquipier Juan Jose Cobo Acebo
pour prendre le Luxembourgeois en tenaille. Stratégie payante puisque
les deux hommes s'envolaient dans les deux derniers kilomètres : déjà
aux avant-postes lorsque Bjarne Riis avait étouffé la concurrence au
même endroit en 1996, Piepoli confirme la suprématie des Saunier Duval
dans la montagne. Même si la CSC n'a toujours pas gagné d'étape, la
formation danoise a néanmoins prouvé qu'elle pouvait prendre la
responsabilité de la course.

Dimanche, les coureurs de la Caisse d'Epargne lui avaient reproché de ne pas rouler derrière Riccardo Ricco
dans le final. Lundi, l'équipe danoise a prouvé que le choix de la
fraîcheur était le bon. En deux ascensions et moins de 100 kilomètres,
la formation de Bjarne Riis a fait le ménage parmi les favoris et
installé Frank Schleck comme un vainqueur potentiel. Dans le mythique
Tourmalet, l'accélération du vétéran Jens Voigt a lessivé Alejandro Valverde et Damiano Cunego. Le renfort de Fabian Cancellara,
parti en éclaireur dans la descente, a creusé irrémédiablement l'écart
et Frank Schleck a lancé le bouquet final du jour. Si son attaque a
d'abord fait mal à son petit frère Andy, elle clarifie l'enjeu de la course : Kim Kirchen
(15e du jour à 4'19'') perd son Maillot Jaune et s'éloigne du podium
final, tout comme Cunego et Valverde, qui lâchent finalement près de
six minutes. Seul regret : le champion du Luxembourg, troisième du
jour, laisse la première place du général à Cadel Evans pour une seconde. L'Australien, crispé dans la dernière montée, a confirmé sa prudence légendaire et fini l'étape avec Carlos Sastre et Denis Menchov (à 2'17''). Si certains favoris rentrent dans l'ombre, d'autres leaders se font une place au soleil : avec Christian Vandevelde (3e), Bernhard Kohl (4e) et Denis Menchov
(5e), cinq coureurs se tiennent en moins d'une minute. De quoi les
laisser rêveurs avant la journée de repos. L'air de rien, Ricco
(nouveau maillot à pois) et Cobo Acebo intègrent le Top 10.



Le panache de Di Gregorio
L'Italie a trouvé en Riccardo
Ricco le successeur de Marco Pantani, un grimpeur capable de flinguer
tous ses adversaires sur une seule accélération. Le public français a
découvert lundi Rémy di Grégorio, un coureur capable de
reprendre le flambeau abandonné par Richard Virenque. Comprendre : un
grimpeur aussi offensif que populaire, plus excité qu'effrayé par les
raids au long cours ; un Méridional fonctionnant à l'affectif et qui
n'a pas la langue dans sa poche. «Il est très sensible au soutien du public sur la route»,
explique son directeur sportif Marc Madiot. Pour le public, le coureur
de la Française des Jeux n'aurait pas pu mieux choisir son jour, en ce
14 juillet. Il a offert un superbe numéro aux milliers de fans le long
des routes pyrénéennes. Rescapé de la première échappée de 24 coureurs,
il a accéléré au pied du Tourmalet et s'est ensuite fait souffrance sur
les 17 km d'une pente interminable. Isolé dans la descente vers
Hautacam, c'est finalement le passage en vent de face dans la vallée
qui l'a condamné, le train CSC croquant les 6 minutes de retard sur le
protégé de Marc Madiot. Le prix de la combativité est la moindre des
récompenses. Plutôt une promesse.